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Coin Afrique, Afrimalin… les petites annonces en ligne voient grand en Afrique

Un appartement, une voiture d’occasion, un téléphone portable presque neuf… Il y a quelques années encore, il fallait consulter la rubrique annonces de certains magazines papier pour « faire de bonnes affaires ». Avec le numérique, les habitudes de consommation changent et il est désormais possible de consulter les petites annonces depuis son Smartphone et de conclure un achat ou une vente. Des plateformes tels qu’ Expat Dakar du groupe Ringier au Sénégal sont déjà bien connues, cependant, de nouveaux acteurs, comme Coin Afrique et plus récemment Afrimalin, tentent de se faire une place sur le segment. Si ces différentes plateformes présentent de nombreux avantages et des objectifs ambitieux, il subsiste les questions de leur réelle utilisation et du modèle de rentabilité qui devrait permettre d’assurer leur pérennité .

Qui consulte les petites annonces ?

Lancé au milieu de l’année 2015, l’application Coin Afrique totalise déjà plus de 100 000 téléchargements sur Google Play, ce qui suggère que les petites annonces en ligne ont le vent en poupe. Déjà bien présent au Bénin, Coin Afrique envisage désormais de conquérir le Sénégal et la Côte d’Ivoire et progressivement d’autres pays d’Afrique. Plus ambitieux dès le départ, Afrimalin lui s’implante simultanément dans huit pays à savoir Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée Conakry, Mali, Bénin, Burkina Faso, République démocratique du Congo et Cameroun. Cela dénote d’un changement des habitudes de consommation qui tend à rendre le système d’annonces papier caduc même si on n’en est pas encore là. On peut donc penser que la croissance du e-commerce en général et des petites annonces en ligne en particulier va encore se poursuivre. Encore faudrait-il que l’on y associe un modèle économique qui marche.

Quel modèle de rentabilité pour les plateformes de petites annonces ?

Récemment Coin Afrique a réussi une levée de fonds de 150 000 dollars qui devrait permettre d’étendre ses activités et de proposer un meilleur service à ses utilisateurs. Afrimalin, selon nos informations, serait aussi sur le point de conclure une levée de fonds.. Cet intérêt des investisseurs pour les produits de petites annonces pose la question du modèle de rentabilité.

Le business model classique des petites annonces s’appuie sur des frais de publications à la charge de l’annonceur. En ligne il existe plusieurs options. Il est possible de proposer une solution gratuite, de se focaliser sur l’acquisition d’un grand nombre d’utilisateurs dans le but de vendre des espaces publicitaires. Une autre option serait de faire payer les annonces comme dans le cas du modèle classique.

Cela dit, il est pertinent de remarquer que les deux options précédemment citées présentent plus d’inconvénients que d’avantages. Pour cela, envisager un modèle mixte qui implique une gratuité partielle ou sélective semble plus approprié. Coin Afrique dans un premier temps se concentre sur l’acquisition d’un grand nombre d’utilisateurs ce qui justifie le choix de la gratuité pour le moment. Un des dirigeants d’Afrimalin que nous avons contacté nous a confirmé le choix d’axer leur stratégie sur les commerçants, artisans et PME en Afrique Francophone encore très peu présents en ligne. Ce qui donne déjà une idée du modèle de rentabilité associé pour peu que l’idée séduise en masse les acteurs économiques ciblés.

Concurrence et nouveaux concepts

En matière de petites annonces en ligne en Afrique, aucune plateforme ne se distingue franchement pour le moment. D’oû la bataille que se mènent autant d’acteurs pour aller à la conquête de ce segment encore peu exploré.

Quand le marché atteindra une certaine maturité, il va falloir mettre en avant une proposition de valeur unique pour pour différencier un produit des autres auprès des utilisateurs. Les acteurs locaux sont aussi exposés à la concurrence rude des grands groupes internationaux qui s’intéressent de plus en plus au marché africain. Même si les les récents déboires de CDiscount au Cameroun et au Sénégal, et de Jumia prouvent que répliquer les modèles qui ont marché ailleurs dans les contextes africains, n’est pas gage de succès garanti.

Le e-commerce peine encore à se vulgariser dans certains pays africains pour plusieurs raisons. Toutefois, pour sa capacité de mise en relation pour l’échange de biens ou services, les petites annonces en ligne, semblent très appréciées et apparaissent comme un secteur à fort potentiel. Les contraintes majeures restent cependant la taille du marché cible limitée par l’accès à internet, dans un segment où tout se joue à l’échelle, la facilitation des transactions entre annonceurs et acheteurs et bien évidemment la concurrence de plus en plus rude.

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